Vendredi 25 avril : Super Jean-François Plomb et Olivier Toulemonde

Bonjour,

Nous accueillons vendredi 25 avril à 20h30, Super Jean-François Plomb (méta-mécanique portative amplifiée) et Olivier Toulemonde (ressorts tendus et amplifiés), pour un concert improvisé.

Voici une belle rencontre entre deux esthétiques singulières, bien connues à Grand-Guignol : Olivier Toulemonde nous revient pour présenter, cette fois, son travail à partir de ressorts. Pour avoir vu Olivier utiliser ce dispositif en octobre dernier au festival Sonorités de Montpellier (en duo avec Ferran Fages), nous sommes particulièrement heureux de le voir déployer ses ressorts dans la cave de la librairie. Parce que ça sonne vraiment ! La démarche nous évoque de loin certains travaux de Pierre Berthet, d’Alvin Lucier, ou encore d’Ellen Fullman. La musique produite est plutôt proche d’une esthétique industrielle : on pense à P16D4, ou Asmus Tietchens. Ce système fonctionne sur des phénomènes acoustiques étonnants et les sons s’avèrent être d’une grande richesse.

Super Jean-François Plomb, quant à lui, s’inscrit dans la lignée des chercheurs de sons, ces musiciens qui construisent leurs propres instruments. La démarche est musicale, bien entendu, mais aussi plastique : pour qui ne l’a jamais vu, Super Jean-François Plomb déploie des valises dans lesquelles il a positionné des moteurs qui actionnent des dispositifs sonores. S’en dégage une poésie, un chant de l’objet qui nous émerveille tous. C’est passionnant à voir et à entendre.

Nous attendons avec impatience d’assister à cette rencontre aussi musicalement riche que visuellement étonnante.


Performance ressorts amplifiés

« Une usine vidée de ses ouvriers, les machines arrêtées, et la résonance du fer comme écho à la force déployée pour courber le métal autour du vide : la fabrique du ressort. Plusieurs longs ressorts (de 1 à 16 mètres)* sont suspendus dans l'espace, dans un enchevêtrement qui rappelle autant la toile d'araignée qu'une machine électrique d'un autre âge. Le ressortier est là dans un coin. Il attend, il écoute, il guette le son. C'est lui qui a tissé la toile et qui tire les fils. Il ne fait pas grand chose, ou plutôt laisse faire le son. La matière sonore provient d'un dispositif en apparence immobile – les ressorts entrent en vibration, mais de façon imperceptible à l'oeil nu. Une fréquence vient s'enrouler autour du vide. D'autres entrent en friction, puis viennent s'entrechoquer, déplaçant des masses sonores imposantes dans un jeu de bascules. La fabrique prend corps dans le chant du fer. »

* la plupart des ressorts – dont certains fabriqués sur mesure – proviennent de l'usine Les Ressorts de Roubaix


Méta-mécanique amplifiée

« Des valises en carton ouvertes, trafiquées. En émergent de petits dispositifs, assemblages d’objets divers, récupérés. Immobiles, ce sont des rencontres inattendues d’objets futiles, désuets. Des petits moteurs, des élastiques, des bouts de ferraille, des soucoupes en porcelaine, des plaques de bois ou de métal, des lames de scie, des ventilateurs, du fil électrique, des bouts de scotch, des haut parleurs, des micros piezzo, etc.
On peut n’y voir que ça. Des agencements.
Technique fruste.
Concrétude des objets qui sont là pour eux-mêmes.

Tiens, ça bouge. Et ces petites choses là font du son, même un assez gros son.
Les objets, d’un coup, dans l’action, perdent de leur matérialité.
De nouvelles images apparaissent dans des nappes bruitistes.
Des espaces s’ouvrent par l’amplification de ces micro événements.
Ça vibre, ça tremble, ça cliquette, ça roule. Ça crisse, ça siffle.
C’est du petit vent, c’est des petites feuilles dans le petit vent, c’est des petits graviers qui roulent, c’est une petite terre qui tremble. C’est un raz de marée dans une flaque d’eau. »

http://olivier.toulemonde.free.fr
http://www.myspace.com/superjeanfrancois
http://www.plusmoins.net

Aucun commentaire: